Lorsqu'une explosion a secoué le port du Liban en août, nos partenaires BETA (Beirut for the Ethical Treatment of Animals) n'ont pas hésité à venir en aide aux animaux concernés. Qu'ils soient laissés sur place, perdus, blessés ou abandonnés, BETA a fait tout ce qui était en son pouvoir pour en sauver le plus possible et les accueillir dans son refuge déjà plein à craquer.

Le RAD s'est senti obligé d'intervenir pour aider nos partenaires et a envoyé deux membres de son équipe pour faire leur part et, au cours de trois voyages distincts, nous avons ramené 33 chiens dans leur nouveau foyer au Canada. Découvrez les impressions de Kaite sur son séjour de trois semaines au Liban. Pour l'interview de Rob, cliquez ici.

Quelles ont été vos premières impressions lorsque vous êtes arrivé au Liban ?

Je suis arrivée à BETA enthousiaste à l'idée d'être impliquée dans une organisation aussi extraordinaire et de pouvoir ramener quelques-uns des 900 chiens qui y vivent au Canada avec nous. Lorsque nous sommes entrés dans le refuge le premier jour, une vingtaine de chiens se sont pressés autour de la voiture pour nous saluer, et j'ai été frappée non seulement par leur gentillesse et leur enthousiasme, mais aussi par le fait que tous les employés de BETA connaissaient leur nom et pouvaient nous parler de chacun d'entre eux. C'est une chose que d'héberger et de nourrir des animaux, mais il était rapidement évident que tous les membres de l'équipe s'intéressaient à chaque chien et s'engageaient à leur offrir une vie meilleure.

Racontez-nous votre journée type.

Une journée typique à BETA commençait vers 9 heures, lorsque nous nous rendions au nouveau refuge pour vérifier les progrès réalisés par l'équipe de construction, ainsi que pour rendre visite à Bobo et Cesar, les singes, Kika, l'âne, et les trois chevaux de sauvetage qui y vivent. Nous nous rendions ensuite dans l'ancien refuge pour voir les 900 chiens et le reste de l'équipe, et c'est là que notre journée commençait vraiment. Il y avait toujours quelque chose à faire à BETA, que ce soit jouer avec les chiens, leur donner de l'amour et de l'affection, les aider à se socialiser, ou encore soigner les plaies et prodiguer les premiers soins. J'ai eu affaire à toutes sortes de blessures lorsque je travaillais avec les chevaux, alors j'étais heureuse d'aider à nettoyer les yeux, à laver les coupures et les éraflures, et tout ce qui devait être fait, mais je commençais toujours mes rondes avec Silly, un chien plus âgé qui avait passé toute sa vie ici. Une journée typique était également synonyme de visites chez le vétérinaire, que ce soit pour les nouveaux chiens arrivant au refuge, pour l'examen des chiens partant pour le Canada ou pour les chiens déjà présents à BETA.

Parlez-nous de votre meilleur moment au Liban ?

Parmi toutes les expériences extraordinaires de ce voyage, qu'il s'agisse de voir un chiot sauvé du port être adopté dans un foyer incroyable ou de rencontrer les singes et les chevaux du nouveau refuge, certains des meilleurs moments ont été ceux où l'on a fait connaissance avec les chiens et où l'on a vu leur personnalité se manifester. Il y avait un pitbull nommé Penn qui était couvert de cicatrices et qui, à première vue, semblait assez intimidant, mais une fois que vous avez appris à le connaître, il vous suivait volontiers dans le refuge et n'aimait rien d'autre que de courir après des balles de tennis. Un autre chien, Deuce, à la queue et aux oreilles coupées, gardait ses distances au début, mais il s'est vite avéré qu'il adorait les caresses sur le ventre et s'asseoir sur vos pieds. Apprendre à connaître tous les chiens du refuge a été incroyablement gratifiant et c'est quelque chose que je n'oublierai jamais.

Quel est le moment qui vous a le plus marqué ?

L'un des moments les plus difficiles s'est produit chez le vétérinaire. Un bénévole a apporté un chiot qui avait reçu une balle dans le dos, et lorsqu'ils ont allongé le chiot sur la table d'examen, il était évident qu'il était complètement paralysé. Le chiot ne souffrait pas, mais il était impossible de le ramener au refuge, car il n'avait nulle part où aller et il n'y avait pas d'argent pour acheter un fauteuil roulant. La bénévole a accepté de le ramener avec elle jusqu'à ce qu'une famille d'accueil ou un adoptant soit trouvé, mais le taux d'adoption des chiens en bonne santé au Liban étant déjà très bas, nous savions tous qu'il était extrêmement improbable que cela se produise maintenant qu'il était paralysé. L'idée d'abattre un chiot était déjà tellement odieuse, et savoir que cet acte insensé avait probablement coûté la vie à cet animal était déchirant. Le regard triste de l'animal pendant qu'il était manipulé par les vétérinaires m'a marqué, car il était si impuissant et avait déjà été traité de manière si cruelle au cours de sa courte vie. Personnellement, c'est l'un des aspects les plus difficiles du sauvetage des chiens, le caractère insensé des actes commis à l'encontre de ces animaux et l'injustice de leurs répercussions.

Quelqu'un nous a dit que vous étiez tombé amoureux au Liban. Racontez-nous

C'est au cours de mon troisième jour à BETA que j'ai rencontré Keegan, un chien timide aux yeux de deux couleurs différentes qui passait ses journées dans un bassin de tortue à l'entrée du refuge. Il ne quittait jamais sa zone couverte pour jouer avec la balle ou avec les autres chiens, et je passais donc une partie de mes journées avec lui pour m'assurer qu'il recevait lui aussi un peu d'attention. Même s'il semblait si renfermé, c'était le chien le plus gentil qui soit, et dès que je l'ai vu, je suis tombée amoureuse. Parmi les 900 chiens présents, c'est lui qui a conquis mon cœur et j'ai su que c'était mon chien. Keegan est revenu au Canada lors de notre troisième voyage RAD, et l'accueillir à l'aéroport a été un moment que je n'oublierai jamais. Savoir qu'il avait enfin trouvé son foyer après plus de trois ans passés au refuge et que j'avais eu la chance de le lui offrir m'a rendu encore plus reconnaissante du travail accompli par le RAD et BETA, et j'en serai toujours reconnaissante.

Envisageriez-vous de retourner au Liban ?

Je retournerais au Liban sans hésiter ! L'équipe de BETA est l'une des personnes les plus altruistes et attentionnées que j'aie jamais rencontrées, et le travail qu'elle accomplit pour défendre et sauver les animaux est incomparable. J'ai eu la chance de pouvoir rester au Liban pendant près de trois semaines, et la seule chose que je changerais la prochaine fois, c'est que je resterais plus longtemps !

Kaite parle de son expérience lors de la mission au Liban